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27 avril 2016

Le Potager de mon Grand Père

Après l’enfer du tournage du film Super Trash,où Martin Esposito a vécu dans une décharge pour filmer l’affligeante vérité de nos modes de vie. Il revient avec « Le Potager de mon Grand-Père », (sorti le 20 avril 2016), un retour aux sources, qui nous ramènent au cœur même de la vie.

Nous sommes au mois d’octobre à Antibes, dans la pénombre d’une cave on aperçoit Vincent, 85 ans, qui compte ses bocaux. Il pioche dans certains et on sent alors sur nos papilles le goût de la tomate confites.

Martin s’installe 1 an chez son grand-père, pour observer, se ressourcer et partager des moments de vie dans ce repaire bien différent de ces étés d’enfant, où sa grand-mère a hélas définitivement quitté les allées. Vincent décide de se remettre au jardin et de transmettre à son petit-fils un savoir-faire de plus de 70 ans. l’occasion de redécouvrir l’importance et la richesse du lien intergénérationnel.

Dans cette génération « malbouffe », Martin prend conscience de l’importance de ce qu’il apprend, il observe, il essaie dans un petit coin du potager, et film chaque instant de ce joli moment de partage. Une leçon de vie que seuls les anciens arrivent encore à nous transmettre aujourd’hui. Et on se revoit alors petit, croquer dans une tomate fraîchement cueillie de la main de notre Papi.

Au rythme des saisons, Vincent montre, démontre, explique pour que Martin un jour lui aussi puisse prendre le coup de main. Et même si pour lui, cultiver est inné, pour nous ça l’est beaucoup moins. Depuis des années les mains dans la terre, Vincent a observé la nature et pratiqué pendant des années pour faire de la permaculture, il ne force pas et laisse prospérer à son rythme, il se base sur la lune, il construit des buttes, il paille. Une science apprise par ses aînés qu’il lui transmettra, comme ses graines cultivées depuis des décennies sur ce morceau de terre cultivée par amour pour sa femme disparue.

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Pendant une heure 15 on parcourt le jardin de Vincent, on passe souvent par la cuisine, on écoute, on observe et on apprécie les silences. Une bouffée d’air frais qui nous ramène avec humour et légèreté à l’essentiel même de notre humanité qui est de produire pour se nourrir.

Petit à petit se dessine alors une réelle philosophie de vie, le retour aux choses simples, au respect et à la nature. Chacun prend alors ce qu’il veut dans ce film, que ce soit le souvenir du potager de son grand-père, à l’envie de se retrouver, ou tout simplement pour apprécier les conseils d’un fin jardinier. À l’heure où la société ne prend plus le temps, Martin nous offre une pause dans nos vies surchargées et nous donne envie de se poser les bonnes questions. Des moments vrais et uniques de leur histoire mais qui n’en sont pas moins universels. Un hymne à la vie, au partage, et à cette nature qui appartient à tous et que nous devons protéger.

On comprend alors que produire, consommer et se nourrir ne doit pas se faire au hasard et doit devenir une préoccupation fondamentale de chacun, pour faire avancer les décisions qui sont prises dans nos fonctionnements actuels.

15 avril 2016

Quand l’épinard prend la parole

Le mal aimé

Il est temps pour moi de revenir en ce mois d’avril 2016, je sors de terre tranquillement sous la brise du printemps. Ce sont mes feuilles qui vous importent. On me congèle, on me met en conserve, on me hache, on me mélange avec ma cousine la salade et on me boit même en jus.

Les enfants me détestent et quand les cantinières me servent à la crème, j’ai souvent le droit à une grimace.

Je suis celui qu’on cuisine pour punir ou à l’occasion pour se donner bonne conscience. Très peu sont les gens qui m’apprécient vraiment, parfois je rêve d’être un poireau, qu’on me dévore en vinaigrette !

Mais mes compagnons d’assiettes sont variés : pâtes, saumon, fromage, béchamel, saint-jacques… On m’aime accompagné et agrémenté d’un tas d’artifice alors que je fonds si bien à la casserole avec juste un peu d’ail.

Je ne suis pas moderne ni tendance, j’étais pourtant le préféré de ma belle Catherine de Médicis qui m’a ramené en France.

Le Grand manitou de la nutrition

Je trouve quand même quelques admirateurs dans la santé, où on me recommande pour mes bienfaits. Et je ne vais pas cesser de m’en vanter, oui j’ai la fibre ! Antioxydant je draine les toxines, ma Carotène et ma vitamine A, C et E protègent votre organisme du cancer. Les personnes âgées m’apprécient pour ma lutéine qui peut leur éviter une cataracte. Et Contre la fatigue et le stress à la sortie de l’hiver, rien de tel qu’un bol de mon doux feuillage cuit !

Je suis aussi très courtisé par les jeunes femmes, 18 kcal pour 100g autant vous dire qu’en cette période où elles se demandent toute comment elles vont bien pouvoir rentrer dans leurs bikinis cet été, je suis plus que privilégié !

Pour profiter de toutes mes qualités, achetez-moi à proximité, où je suis cultivé de façon raisonnée.

Alors oui je ne suis pas sexy comme la tomate, ni doux comme le haricot mais si vous preniez un peu de temps pour me cuisiner, je doute que vous le regrettiez.

Et pour devenir fort comme Popeye, voilà une idée pour me cuisiner :

Ps : Cuit je contiens près de 6 fois plus de lutéine*, de zéaxanthine* et de bétaïne** que crus. De plus, quand je suis bouillis je vous donne généralement plus de vitamines et minéraux par portion que crus.

* La lutéine et la zéaxanthine ont des propriétés antioxydantes et elles filtrent la lumière bleue, deux actions qui contribueraient, selon les chercheurs, à prévenir la dégénérescence de la rétine.

** La bétaïne est une substance végétale, elle est vantée comme ayant la propriété d’aider à digérer et de lutter contre l’accumulation de graisses dans le foie.

 

 

 

12 avril 2016

Oh mon bateau Rochelais

Qu’arrive-t-il au port de pêche de la Rochelle ? On dirait bien que ses habitants quittent le navire …

Les couleurs vertes et bleues de l’Aditi viennent de quitter le port, comme l’ont fait 2 autres bateaux en 2015. Le Malorick est désormais le seul bateau typiquement Rochelais à pécher dans les hautes mers de la Rochelle. Plus pour très longtemps sous-entend son capitaine Jimmy Marchais, qui compte partir également. Une situation qui met à mal la criée de la ville.

En arrière-plan des bateaux à quai, les entrepôts multicolores donnent un air de fête au port, un air seulement car depuis quelques années comme pour nos agriculteurs,  les petits bateaux de pêche connaissent aussi une période de crise, et souffrent d’un manque de rentabilité. Malheureusement peu compétitif par rapport aux grands chalutiers en matière de volumes et de variétés, ils sont également concurrencé par les ports voisins notamment Les Sables d’Olonnes et La Cotinière. Les capitaines Rochelais décident donc un à un de quitter le port de La Rochelle pour vendre leurs poissons ailleurs. Des difficultés financières asphyxient le port de pêche et la criée se trouve alors en insuffisance d’approvisionnement local.

« Le pessimiste se plaint du vent, l’optimiste espère qu’il va changer, le réaliste ajuste ses voiles. »

Le Bonsens intègre les poissons de la Charente-Maritime pour l’approvisionnement des cantines en circuit court, notamment auprès des ports de pêche de Royan, La Cotinière et La Rochelle.

Un nouveau marché pour la pêche locale : la restauration collective, demandeuse de poissons frais en approvisionnement de proximité. Le circuit court est de plus en plus privilégié par les cantines qui se doivent aujourd’hui de garantir l’origine de leurs produits. Dans une région où les produits de la mer sont à portée de main il est alors logique pour les restaurations de s’approvisionner directement au port de pêche. Une alternative intéressante, qui permet aux pêcheurs de vendre leur poisson directement à l’acheteur.

Du bateau à l’assiette, il n’y a qu’un pas ! (ou une brasse coulée).

 

11 avril 2016

« parlez moins fort, on s’entend plus manger ! »

Comme une odeur de printemps, la terre se réveille doucement. Les asperges pointent le bout de leur nez, petits pois, épinards et herbes fines vont nous requinquer de cet hiver passé (Tartiflette, raclette et autres mets en « ette », ne vous ont pas épargné non plus ?), Voilà de quoi se remettre doucement de tout ce gras.

Les fruits :

Pomme, rhubarbe, noix et bientôt la fraise                                                                                                                         pour la rhubarbe préférez là dodue et bien fraîche.

Les Légumes du printemps :

ail, artichauts, asperges, blettes, cresson,  fines herbes (persil, aneth, ciboulette, origan, sarriette, sauge, coriandre, estragon, cerfeuil), oseille, morilles, petits pois, pois gourmands, fèves, radis, navets, carottes, jeunes pousses d’épinard, pommes de terre primeur, betterave, céleri, chou-fleur, endive, oignon, les salades : batavia, frisée, salade romaine.

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« Ce monde serait meilleur pour les enfants si c’était les parents qui étaient obligés de manger les épinards »

L’épinard : le légume antioxydant, riche en magnésium, en vitamines et bon pour les yeux ! Alors on ne s’en passe pas et on choisit ses feuilles d’épinard, fermes, non tâchées et d’un beau vert. Optez pour des jeunes pousses, elles sont plus tendres et moins filandreuses. Et bien sûr on préfère le frais et le local ! Pour faire aimer les épinards aux enfants cuisinez les en quiches/tartes, gratins ou même en salades.

Les fromages :

Camembert, Coulommiers, Brie de Meaux ou de Melun, Cabécou, Cancoillotte, mimolette, Morbier, Neufchâtel, Rocamadour, Roquefort, Saint-Félicien, Saint-Maure, Selles-sur-cher, Valençay.

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Tarte aux épinards et au camembert : Faire revenir 500g d’épinards dans un fond d’huile pendant 10 mn. En fin de cuisson, ajouter 1 cuillère de crème fraîche et 50g de fromage râpé. Mettre la préparation des épinards sur la pâte. Découper des tranches assez fines de camembert et recouvrir la tarte avec. Mettre au four pendant 40 mn à 200°C.

Les poissons d’avril (non ce n’est pas une blague) :

lieu noir, Lieu jaune, Maquereau , Merlu, maigre, Sardine, Turbot, Coquille St-Jacques, Crevettes, Langouste, Langoustine, Tourteau.

Le Turbot est une espèce de poisson plat, il est très apprécié à cette saison de l’année. Sa chair blanche est ferme et délicieuse. En papillote, au four, grillé, Turbot à l’oseille ou aux petits légumes, évitez les cuissons longues et les sauces trop épicées.

Alors au printemps on mange de saison et de proximité : fraîcheur et qualités nutritionnelles seront au rendez-vous.

6 avril 2016

« Manger plus, pour se nourrir moins »

Oméga 3, vitamine A, B, C, fer, calcium … on le sait tous les nutriments sont essentiels à notre organisme, faudra-il bientôt manger cinquante fruits et légumes par jour ?

Dimanche soir sur France 5 un documentaire sur notre alimentation d’aujourd’hui « Manger plus pour se nourrir moins », faisait le sombre constat sur les carences des aliments aujourd’hui. Effectivement depuis 1997 des dizaines d’études ont été mené sur la planète, et confirme une baisse importante de la concentration en nutriments dans nos aliments. Révélant une perte de « densité nutritionnelle », c’est-à-dire une quantité de nutriments (vitamines, minéraux, calcium….) qu’un aliment contient par rapport à son nombre de calories.

En un demi-siècle, la pomme de terre a perdu plus de la moitié de sa vitamine C et de son fer, et plus d’un quart de son calcium. (la patate moderne est belle et svelte, c’est tout … )

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Pourquoi ? 

La recherche du profit a engendré des méthodes agricoles reposant sur des procédés chimiques. L’utilisation intensive de pesticides et d’herbicides a modifié les sols. Effectivement les engrais ont augmenté la vitesse de croissance des plantes mais ont diminué le temps de fixation des micronutriments.

En moyenne un aliment parcourt 3000 km, on constate donc aussi que les traitements de conservation et le temps de transport ont un impact sur les valeurs nutritives des aliments. En cueillant les fruits et légumes avant leur maturité pour qu’il puisse résister au voyage, on perd des nutriments liés à l’ensoleillement, comme les anthocyanines. (laissez-les faire bronzette !)

Ces techniques intensives ont épuisé les sols, dont la teneur en nutriments ne cesse de diminuer. Certains sols sont morts à 95 %. On observe pour certains aliments des baisses de 10 à 50 % de la teneur en fer, calcium, sélénium, qui sont des nutriments essentiels dans notre alimentation.

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Conséquences ? 

Pour répondre à une croissance très importante de la population, il a fallu augmenter les rendements. Cette hausse de la productivité a provoqué une baisse de la valeur nutritive des aliments. En bref plus les rendements augmentent, plus la concentration de nutriments diminue. ( Et oui Jamy, la plante dépense moins d’énergie pour absorber des oligo-éléments et donc sa teneur en nutriments est faible)

Ce qui donne dans le monde moderne des personnes en surpoids mais sous-alimentés, 70% des produits que nous mangeons provient de la grande distribution, beaucoup moins riches en vitamines. Nous mangeons de plus en plus de « calories vides » c’est-à-dire des produits alimentaires avec des teneurs en gras et en sucres très élevés (tels que les plats préparés) mais très faibles en nutriments. (En gros nous devenons des obèses mal nourris…)

Que faire ?

  • manger des produits locaux et/ou bios issus d’agriculture raisonnée qui respecte les sols et la biodiversité, et qui respecte notre organisme, effectivement les produits de proximité ne subissent pas le transport et sont cueillis à maturité pour garder leur teneur en nutriments. En favorisant les produits locaux et raisonnés on limite le transport et on protège notre corps.

À retenir : pour conserver un maximum de vitamines, essayez, aussi souvent que possible, de cuire les aliments dans leur peau et évitez de les couper en petits morceaux. Favoriser la cuisson à la vapeur.

  • La permaculture car « sans agriculture durable, il ne peut y avoir d’organisation sociale stable ». Cette méthode est une éthique, une philosophie, une science et une méthode de conception de systèmes (et d’écosystèmes), dont le but est l’efficacité. Elle repose sur 3 grands principes : Se soucier de la terre, se soucier des hommes et partager équitablement. Elle associe respect et préservation de la biodiversité en alliant rentabilité et volumes. (comme quoi rien n’est impossible)
  • Faire ses propres semences : Deux jeunes réalisateurs et cousins, Alexandre Lumbroso et Jonathan Attias étaient partis pour faire des reportages sur le sujet des semences avec une petite web-série Jardiniers levez-vous.

Ils lancent alors une pétition « #YesWeGraine Pour que les maraîchers aient le droit d’utiliser des semences reproductibles et de produire les leurs ! ». Soutenu par le sénateur écologiste Joël Labbé ainsi que plusieurs militants, les deux cousins ont donc  fait voter au Sénat puis à l’Assemblée nationale un amendement qui autorise les paysans/maraîchers à planter des « semences paysannes », ce sont des « variétés non hybrides, libres de droit de propriété et qui peuvent être ressemées et sélectionnées par l’agriculteur sur sa ferme. »

il est interdit aux agriculteurs de produire leurs propres semences. ils doivent cultiver des variétés inscrites au catalogue officiel du ministère de l’agriculture. Or ces graines sont stériles et ne peuvent donc pas être replantées. Seuls les jardiniers « amateurs » peuvent planter ce qu’ils veulent, comme des variétés anciennes, non transformées, et non stériles.

Pour une agriculture libre et raisonnée !